酒Depuis près de 2000 ans, le saké joue un rôle central dans la vie des japonais comme partie intégrante des traditions religieuses, culturelles et sociales. Breuvage des dieux, le saké occupe une place symbolique dans les rituels shinto et les rites agraires. Il constitue l'offrande privilégiée pour remercier les divinités de leurs bienfaits et pour solliciter leur bienveillance à venir.
Dans les
sanctuaires shintoïstes, l'offrande de saké apparaît dans l'empilement des fûts (
taruzake) aux étiquettes multicolores. C'est dans ces fûts en cèdre du Japon que le saké parvient à maturation. Lors des fêtes, inaugurations ou cérémonies, le couvercle est cassé à l'aide de maillets en bois devant tous les invités réunis. L'ouverture du baril de saké se fait dans l'enthousiasme et la joie générale. On puise la boisson avec une louche pour la servir ensuite dans une petite boite en bois (
masu) autrefois utilisée pour mesurer le riz.
Au cours des
mariages, les époux boivent du saké sacré (o-miki) à trois reprises, chacun son tour, à partir de trois coupes différentes. Cet échange, appelé sansankudo les consacre mari et femme. Du saké est alors servi à l'assistance pour sceller l'alliance des deux familles.
Le saké est un alcool de riz, obtenu par fermentation et pasteurisation à partir d'ingrédients naturels: du riz et de l'eau ainsi qu'une sorte de moisissure (koji) et des levures pour réaliser le brassage. Le riz à saké (ou sakamai) existe dans différentes variétés, la plus prisée étant le yamada nishiki, plus coûteux car meilleur que le riz de table. Le saké est actuellement fabriqué par plus de 2000 brasseries de tailles diverses, et on en compte aujourd'hui plus de 10 000 marques.
La famille de Jigoro Kano (fondateur du judo) était connue pour sa brasserie de saké! Aujourd'hui encore cette compagnie (Kiku Masamune) est célèbre pour la qualité de sa production.
Le saké peut se boire à différentes températures selon les goûts de chacun (de 5 à 55°C). Ceux de qualité supérieure possèdent des arômes complexes et se dégustent frais, mais il convient de toujours respecter les règles de base: on ne doit pas se servir soi-même, la politesse impose que l'on serve ses convives.